Précarité étudiante : des mesures de surface ne suffiront pas ! (1)

Plus de 10 jours après l’immolation par le feu d’un étudiant devant le CROUS de Lyon les mesures proposées par le gouvernement sont loin de satisfaire la communauté universitaire.

La précarité étudiante est bien réelle, et son impact sur les millions d’étudiants en France n’a cessé de croître ces dernières années. 20% des 18-24 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et plus d’un tiers des étudiants ont une activité rémunérée pour subvenir à leurs besoins pendant leurs études.

Nombreux sont celles et ceux qui doivent renoncer à des soins pour des raisons financières et sacrifier des repas lors des périodes difficiles.

S’ajoutent à cela les difficultés pour se loger quand le prix moyen des loyers ne cesse d’augmenter. Une récente enquête de l’IFOP pour la Fondation Jean Jaurès et l’association Chemin d’Avenir montre d’ailleurs qu’une famille sur deux n’a pas la possibilité de financer un logement à son enfant en dehors de sa région ou académie.

Pourtant, malgré les nombreuses alertes lancées par l’ensemble de la communauté universitaire, la situation ne change pas, se dégrade. Et pour cause : la réforme nécessaire des bourses étudiantes n’a pas été menée, les plans de construction de nouveaux logements sociaux étudiants sont insuffisants … Et pire, les aides aux logements ont été désindexées de l’inflation et amputées de 5 euros par mois en 2018. Chaque année la jeunesse trinque et se voit utilisée comme une variable d’ajustement du budget de l’état. La colère et la détresse montent sur les campus, les étudiant.e.s refusent que leur génération soit celle de la « génération sacrifiée ».

Mardi 19 novembre, après que les organisations étudiantes aient été reçues par Gabriel Attal, Secrétaire d’Etat à l’Education Nationale et à la Jeunesse puis Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, des mesures ont pu être annoncées. Ces mesures consistent principalement à lutter contre le non-recours aux droits et à mettre en place la trêve hivernale dans les résidences CROUS.

Même si elles sont nécessaires, ces mesures sont largement insuffisantes face à la crise de la précarité étudiante que nous vivons depuis trop longtemps.

Des mesures d’urgences sont nécessaires, autant que des réformes en profondeur et un investissement massif. L’urgence est de revaloriser les montants des bourses étudiantes. Ensuite, il importe de réformer les aides sociales destinées aux étudiant.e.s et d’y investir fortement. Enfin il est aujourd’hui indispensable de se donner les moyens de garantir à toutes et à tous l’accès à l’enseignement supérieur dans des conditions adéquates.

La jeunesse doit être une priorité.

(1) : Article tiré du site de la Fédération des Assemblées Générales Étudiantes (FAGE)

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