Une nouvelle étape contre la liberté de la presse, la liberté de manifester, bref, contre l’état de droit, est en train d’être franchie. Avec la proposition de loi (PPL) vers une sécurité globale débattue à l’assemblée nationale le 4 novembre dernier, le gouvernement entend bien continuer sa politique de sape des droits démocratiques et décide, en pleine pandémie, au milieu des attentats terroristes, de légiférer sur le droit de manifester.
Interdiction de filmer les policiers, ouverture à l’usage de drones pour surveiller les manifestations (une première étape ouvrant la porte à leur usage généralisé) couplés à des logiciels d’intelligence artificielle. Le MEDIA TV a reçu Paul Cassia, professeur de droit public à l’Université Paris I, pour parler de cette loi et de ses conséquences.
Avec une interdiction de filmer, il n’y aurait jamais eu d’affaire Benalla. Il n’y aurait jamais eu d’affaire du Burger King, il n’y aurait jamais eu d’affaire Geneviève Legay, et on s’en serait tenu aux déclarations du procureur de la République, affirmant que les forces de l’ordre n’avaient pas mené de charge d’une violence excessive contre les manifestants à Nice.
nous dit le professeur de droit. Avec les drones, Paul Cassia met en garde contre l’archivage et l’utilisation des images de ces drones, qui, couplé à un logiciel de reconnaissance faciale pourrait ouvrir la porte au fichage de tout participant à une manifestation. « Il y a un risque de dérive vers le totalitarisme. Les drones pourraient par exemple s’étendre à notre vie quotidienne, et ils seront des outils de contrôle de nos faits et gestes à chaque instant. Une société digne de celle décrite par Orwell dans 1984 ».
Une vidéo réalisée par le MEDIA TV.