Déclaration du syndicat CGT du CD30 effectuée en préambule de la réunion avec la DGS du 9 juin dernier
Je souhaite vous questionner sur les places disponibles de beaucoup de mes collègues. Comme vous le savez et pour un petit rappel l’assistante familiale accueille à son domicile des jeunes moyennant rémunération. Ces professionnels sont rémunérés en fonction du nombre d’enfants accueillis et de la durée de leur présence. Pour 1 enfant accueilli le salaire est inférieur à un smic et pour chaque enfant confié ces personnels doivent obtenir un agrément auprès de la PMI de leur département de résidence et une chambre aménagée et adaptée pour accueillir chaque enfant dans de très bonne condition.
Leur domicile sera visité à plusieurs reprises par la PMI tout au long de leur carrière pour s’assurer que leur lieu de vie remplit bien les conditions d’agrément du département.
Des conditions très lourdes autant au niveau des travaux demandés pour l’aménagement sécuritaire de leur domicile qu’au niveau des charges supplémentaires dues à la taille de la maison. Les frais, loyers, crédits, taxes et entretien d’une maison conçu pour accueillir plusieurs enfants sont très difficiles à assumer avec le salaire correspondant à un seul enfant accueilli.
Le syndicat CGT est aujourd’hui interpellé par énormément d’assistants familiaux qui ont des places disponibles. Pour la grande majorité ils ont 2 ou 3 agréments et n’ont qu’un enfant placé. Certaines se retrouvent dès mois sans aucune proposition d’accueil et d’autres depuis plus d’un an sans enfant. Je tiens à souligner qu’il y a des collègues qui sont seuls et n’ont pas d’autres revenus que leur salaire.
Pour une meilleure compréhension dans le cas qu’un assistant familial se retrouve sans enfant confié une indemnité d’attente à hauteur de 800€ leur est versée par le département pendant 4 mois puis il devra être licencié par son employeur.
Mesdames, Messieurs, j’entends aussi en permanence l’administration dire que vous n’avez pas d’assistants familiaux au portillon pour faire ce métier qui et le nôtre. J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi il y a aussi des AF que j’appellerai aujourd’hui comme « privilégiés » à qui on confie jusqu’à 5 enfants en comptant les accueils permanent et relais. Mais ne peut-on pas déjà remplir les places disponibles actuellement de ces personnels formés et agréé par notre département, plutôt que de surcharger certains collègues dépassant parfois largement la limite du nombre d’agrément ???!!
Pour finir je vais vous faire l’historique de la création du SOA anciennement service placement :
Ce service fut créé pour centraliser les places disponibles et justement éviter que des places restent inoccupées Chez les A F, elle permet aussi une meilleure gestion des places dans les structures alors que les demandes de placement augmentent chaque année.
Ce service devait permettre une meilleure équité dans le placement des enfants ce qui n’est pas le cas aujourd’hui malheureusement..
Actuellement, les AF sont à la merci du bon vouloir de leur référent professionnel et de leur entente pour qu’un éventuel placement lui soit proposé et les places disponibles remplies.Un retour à l’ancien monde comme dirait Macron.
Lorsque nous questionnons le service sur le pourquoi et le comment des places disponibles, il est dit tout haut que ces professionnels refusent des accueils ou il est dit tout bas qu’elles ont des pratiques douteuses !!! Mais alors pourquoi leur confier 1 enfant si leurs pratiques sont si douteuses et pas 2 ou 3 ou pourquoi le département ne les laisse pas travailler ailleurs et donc remplir leur place disponible ?
Des questions auxquelles, aujourd’hui, mes collègues aimeraient avoir de vraies réponses. Car beaucoup de menaces et de pressions envers eux et qui n’ont le droit de rien dire par peur de se retrouver sans travail. Elles ont la boule au ventre à chaque départ d’un enfant par peur de ne pas travailler et de passer d’un salaire décent à un salaire indécent. Je croise beaucoup d’AF disponibles et bien plus d’une vingtaine de places libres depuis bien plus de 3 mois pour la totalité des professionnels dont j’ai le nom et qui sont prêtes à travailler immédiatement.
Les collègues travailleurs sociaux ASE « pleurent » de n’avoir pas de place en famille d’accueil pour des enfants dont la collectivité n’est pas du tout adaptée par exemple.
- Pourquoi ces enfants sont en attente ou en danger chez leurs parents et pas en sécurité chez mes collègues?
- Pourquoi des enfants dont le profil ne correspond pas à des structures ne sont-ils pas placés plutôt chez ces assistants familiaux souhaitant travailler ?
- Au nom de quoi mesdames, messieurs peut-on mettre un employé en difficulté financière du jour au lendemain ?
La demande de mes collègues aujourd’hui est que le département les fasse travailler selon leur agrément et dès qu’une place se libère. Qu’il les autorise à travailler ailleurs si elles ont des places disponibles depuis plus de 3 mois sans qu’ils aient peur que le département dissuade les futurs employeurs de les embaucher…