La reprise du trafic à la RATP ou à la SNCF, des cortèges moins fournis sont-ils le signe que ça y est, les Français sont acquis à la réforme des retraites ? Ce serait se mettre le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
C’est juste le moment où dans un conflit comme celui-là, de cette longueur inédite depuis des décennies, les salariés, les syndicats doivent imaginer des voies pour ne pas s’épuiser, pour rebondir. Le temps pour imaginer des formes d’action qui, juxtaposées, peuvent de nouveau converger, qui peuvent recueillir et faire grandir la sympathie de l’opinion. Qui entretiennent un climat de contestation sociale dans lequel l’exécutif et le patronat ne connaissent aucun répit. Médecins hospitaliers qui démissionnent de leurs fonctions administratives, infirmières qui jettent leurs blouses, avocats qui en font autant avec leurs robes, marches aux flambeaux, concerts de solidarité, choristes de Radio-France qui entonnent le chœur des esclaves de Nabucco pour couvrir les vœux de leur patronne, dockers qui bloquent les ports par séquences de trois journées…
qui oserait insinuer que le conflit est terminé et que l’ordre règne ?
Dans cette séquence, les éditocrates ne savent plus sur quel pied danser, alors ils en font des tonnes sur l’intrusion de quelques manifestants au siège de la CFDT ou au théâtre des Bouffes du Nord. Pour nous expliquer que c’est le chant du cygne de ce mouvement et qu’une telle séquence est propice à la « radicalisation », nous chantent-ils.
En fait, les salariés ont encore « de l’imagination pour montrer leur mécontentement », a noté Philippe Martinez, dans une interview publiée dimanche par Le Parisien. Cette créativité voit fleurir dans les manifestations – à travers slogans, chansons ou « flash mobs » particulièrement relayés sur les réseaux sociaux – mais aussi en dehors. La radicalisation au sens littéral du terme, elle est du côté du gouvernement qui joue des bonnes vieilles méthodes pour imposer un programme néo-libéral qui en France comme dans bien d’autres pays est contesté dans la rue.
La radicalisation elle est bien du côté de Macron et sa team qui puisent dans les fondamentaux du libéralisme l’inspiration de cette réforme. La radicalisation de l’exécutif, elle est à l’œuvre dans son aveuglement, sa morgue, la violence qu’il fait exercer contre ceux qui contestent sa politique.
C’est un exécutif acculé qui est aujourd’hui contraint de désavouer la violence intolérable des forces de l’ordre, mais qui continue à les couvrir.
On va voir durant cette semaine que les formes d’action telles que les grèves, n’ont pas dit leur dernier mot alors que le Conseil des ministres doit examiner le projet de réforme le 24 janvier et que son examen au Parlement devrait durer au moins jusqu’en mai. Trois nouvelles journées d’action auront encore lieu cette semaine les 22, 23 et 24 janvier. Si le métro parisien devrait certes retrouver un trafic quasi normal lundi, c’est parce que les agents souhaitent reprendre des forces avant la prochaine mobilisation prévue vendredi. Chez les cheminots, la grève « est loin d’être finie », a indiqué dimanche Cédric Robert, porte-parole de la CGT-Cheminots, qui annonce un « retour significatif des grévistes » pour vendredi.
L’intersyndicale appelle l’ensemble du monde du travail et la jeunesse à poursuivre et renforcer la grève y compris reconductible là où les salariés le décident. Elle appelle à des actions de grève, de convergences interprofessionnelles sur tout le territoire, les 22 et 23 janvier. Elle propose d’organiser dans toutes les villes des « Retraites aux flambeaux » ou autres initiatives le jeudi 23 au soir.
LES INITIATIVES DANS LE GARD :
JEUDI 23 JANVIER : RETRAITE AUX FLAMBEAUX
- Nimes, Départ 18h00, rendez-vous devant la Maison Carrée
- Alès, Départ 18h, Bourse du travail
- Bagnols Départ 18h Monument au Morts
VENDREDI 24 JANVIER : MANIFESTATIONS
- Nimes, Départ 14h30, rendez-vous devant la « Jardins de la Fontaine »
- Alès Départ 10h00 Sous-Préfecture