À l’autre bout du monde, l’urgence climatique saute aux yeux : depuis maintenant plusieurs mois l’Australie est ravagée par les flammes, conséquence d’un capitalisme et d’un extractivisme mortifère.
La CGT a pris la mesure de cette urgence
Si le réchauffement climatique n’est pas contenu en deçà de 1,5 °C, les conséquences seront irréversibles pour l’humanité et la biodiversité. Pour tenir cet objectif, les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 45 % d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.
Pourtant, l’Union européenne a renoncé à ces objectifs et ne vise plus qu’une réduction à hauteur de 40 % pour 2030. Pour réduire massivement l’empreinte carbone et les émissions de gaz à effet de serre, il faut changer de type de développement, rompre avec une logique où les intérêts privés priment sur l’intérêt commun.
La transition écologique passe donc par des mesures en rupture avec les politiques actuelles :
- assurer un accès universel aux biens et services publics mondiaux, notamment l’eau ;
- développer et améliorer des transports collectifs sur tout le territoire ;
- développer une politique industrielle cohérente conjuguant les enjeux sociaux et environnementaux ;
- engager la réindustrialisation locale en réhabilitant une politique industrielle capable de favoriser les circuits courts…
Pour la CGT, les questions environnementales et l’urgence climatique sont indissociables de nos combats pour le progrès et la justice sociale. Ce sont les deux faces d’une même médaille, pour un « développement humain durable », une orientation largement adoptée lors du 52e Congrès.
C’est dans l’optique de construire une transition écologique et sociale alternative à celle proposée par le gouvernement que nous nous sommes rapprochés de Greenpeace France et d’Attac.
Vers un « pacte vert et rouge »
La rencontre du vendredi 17 janvier, pour écouter notamment l’économiste Pavlina Tcherneva, qui a inspiré le programme social du « Green New Deal » porté par la gauche américaine et avancer vers un « pacte vert et rouge », est la dernière d’une longue série.
Depuis le contre-G7 en août 2019 à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) et Irun (Espagne), les dirigeants des trois organisations ont multiplié les rencontres au siège de la centrale de Montreuil, en Seine-Saint-Denis pour construire ensemble une proposition de « pacte vert et rouge » qui permette de lutter contre le changement climatique tout en assurant des emplois de qualité pour les salariés des secteurs concernés.
La transition écologique ne doit en effet pas se traduire par la destruction massive d’emplois :
Il faut créer les conditions qui permettent de conjuguer créations d’emplois et industries et énergies propres
Ces derniers mois, nous avons aussi été aux côtés des mobilisations pour le climat, historiques de par leur ampleur. Le 17 mars 2019, la mobilisation baptisée « Marche du siècle » avait rassemblé « plus de 350 000 personnes dans les rues de 220 villes de France pour dénoncer l’inaction du gouvernement français face à la crise climatique et son cynisme vis-à-vis de la crise sociale ».
La marche pour le climat, qui s’est tenue à Paris le 21 septembre dernier, avait quant à elle rassemblé 50 000 manifestants, preuve de la prise de conscience des Français.
*Attac : Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action