Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1989 Sciences) et docteur en économie de l’EHESS, il fut chercheur à la London School of Economics et est un spécialiste de l’étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative, et auteur du livre Le capital au xxie siècle (2013).
En décalage par rapport aux paradigmes dominants dans les sciences économiques, il en vient à revendiquer le statut de chercheur en sciences sociales plutôt qu’en économie.
Ses travaux ont permis de faire ressortir un ensemble de faits importants. En particulier, Thomas Piketty montre que les inégalités de revenus ont fortement baissé au xxe siècle en France, essentiellement au cours des périodes de combinaison de hausse de l’impôt sur le revenu et de forte croissance, comme dans les années 1920 et après la Seconde Guerre mondiale.
Cette baisse des inégalités est, pour une large part, due à la diminution des inégalités de patrimoine, tandis que les inégalités salariales restaient stables. Pour Thomas Piketty, cette baisse résulte de l’effet de la création de l’impôt sur le revenu, et du fort accroissement de sa progressivité après chacune des deux guerres mondiales, qui ont entravé la dynamique de l’accumulation patrimoniale, en diminuant l’épargne disponible pour les plus grandes fortunes. Ainsi l’impôt sur le revenu dépasse 70 % dans les années 1920 en France et 90 % au Royaume-Uni de 1940 à 1980.
Thomas Piketty est, pour cette raison, très défavorable aux baisses de la fiscalité intervenues depuis les années 1990, car celles-ci auront pour lui comme conséquence probable la reconstitution de ces grandes fortunes, souvent rentières. Or, en supprimant la catégorie des rentiers, peu active économiquement, qui dominait la hiérarchie des revenus, et en la remplaçant par des actifs obtenant leurs revenus de leur travail, cette diminution des inégalités a, selon Thomas Piketty, permis de dynamiser la croissance économique.
Il a publié en septembre 2019 Capital et Idéologie, Paris, Le Seuil, coll. : « Les Livres du nouveau monde », septembre 2019, 1 248 p qui s’est d’ores et déjà vendu à plus de 100 000 exemplaires.