Ce 16 décembre, le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée.
«[Il sera] remplacé dans les plus brefs délais», a précisé l’Elysée. Jean-Paul Delevoye était en difficulté depuis plusieurs jours en raison des mandats bénévoles ou rémunérés qu’il avait omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Il n’en avait déclaré que trois au lieu d’au moins 13.
Si Jean-Paul Delevoye pouvait jusque là plaider « l’omission par oubli » quant à ses liens avec le milieu des assurances dans la déclaration mise en ligne le 7 décembre dernier par la HATVP (Haute autorité pour la Transparence de la Vie Publique), cette ligne de défense apparaît plus difficile à tenir quant à son mandat au Cese (Conseil Economique, Social et Environnemental), courant du 16 octobre 2010 au 1er décembre 2015. Il ne s’agit pas là, comme pour les précédents manquements aux obligations déclaratives du ministre des retraites, de la présidence d’honneur d’un think-tank ou d’une place d’administrateur d’un institut de formation, mais bien de la direction d’un organe de représentation socio-professionnelle prévu par la Constitution française. Un mandat au titre duquel, précise le site internet du Cese, Jean-Paul Delevoye, percevait « 6.330,32 € net par mois« . (sources – Marianne)
Cette dernière péripétie vient confirmer une fois encore que les fameux privilégiés de notre système de solidarité nationale ne sont pas ceux que l’on croit et les français l’on bien compris.
C’est pourquoi la population est majoritairement hostile à cette réforme et soutient les grèvistes malgré les multiples prises de paroles gouvernementales.
C’est aussi pourquoi les salariés des fédérations CGT des cheminots, des transports, des Mines et de l’Energie, et des Industries Chimiques, premiers visés dans les discours gouvernementaux s’agissant de la soit-disant injustice des régimes spéciaux, font le sacrifice de leur salaire au travers d’une grève reconductible. De très nombreux autres salariés font le même sacrifice plusieurs fois par semaine lors des journées d’action interprofessionnelles. Ce choix difficile pour les familles traduit une très forte hostilité du monde du travail, public comme privé, à cette réforme.
Le Président de la République ne peut pas opposer aux citoyen du pays sa légitimité électorale puisque sa promesse de campagne n’est pas du tout conforme au projet actuel.
La démission de son rapporteur du fait de ses omissions de déclaration à la haute autorité de transparence de la vie publique achève de détruire la crédibilité de cette réforme.
Dans ces conditions, le gouvernement doit arrêter de s’entêter. Il doit épargner au pays la poursuite d’un conflit pénible pour les grévistes et la population, notamment à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le Gouvernement dispose d’une semaine pour annoncer le retrait de son projet et la relance de véritables négociations pour l’amélioration du système actuel. C’est sa responsabilité face à une réforme qu’il a construite sans négociation, qui mobilise dorénavant le pays contre lui.
Si le Premier Ministre s’acharne à affirmer que « le pays est perturbé mais pas bloqué », les salariés du public et du privé en tireront la conclusion qu’ils doivent redoubler de mobilisation, démultiplier les appels à la grève dans toutes les entreprises et accroître encore le niveau des manifestations pour être entendus.
Rappel des actions de la journée du 17 décembre :